Camargue n°1 Pâques 2011
Récit de Lilian FAUTRELLE
Nous en parlions depuis de longs moments, toujours au futur ou au conditionnel…. Mais pour ce week end de Pâques 2011, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes et de faire le grand saut : descendre découvrir la Camargue !
Grand départ prévu le vendredi, pour trois jours de pêche samedi, dimanche, et lundi, puis retour mardi.
J1 : Samedi
Pour ce premier jour en Camargue, la météo nous est plus qu’hostile, un vent de fou rend le grand Rhône impêchable, et une pluie dense tombera toute la journée. Nous passons saluer Seb71 et Naïm qui sont à la bouée, et qui ont enchaîné pas mal de plus de 2m au cours des jours précédents. Mais cette nuit là fut infructueuse aussi talentueux soient ces pêcheurs… Peu importe, nous passerons la journée sur le Petit Rhône. Une autre difficulté vient s’ajouter aux conditions climatiques, une très forte pression de pêche. A chaque spot potentiel, une armada de lignes aux cassants traversent l’eau nous interdisant toutes dérives. Finalement le bateau fera capot mais j’attraperai un bon rhume camarguais qui lui fait toujours la maille au moment même ou j’écris ces lignes.
Loin d’entamer notre moral, nous retournons à notre "Mas", où la bonne ambiance et la collation conviviale nous gonflent encore plus pour le lendemain. Les pêcheurs locaux nous promettent de sortir du big. Il faut vraiment être fou pour avancer de telles choses à la pêche ! Fou ou très fort ! Enfin nous verrons bien. En tous cas les discussions avec tous ces pêcheurs chevronnés sont vraiment passionnantes.
Mas du silure "Gite Camarguais"
la bonne ambiance et la collation conviviale nous gonflent encore plus pour le lendemain
El Grande Yuri m'a filé le tuyau pour prendre des plus de 2m partout où il passe: Tout le secret est dans les pasta italia
J2 : Dimanche
5h00 du matin, tout le monde debout et direction le grand Rhône !
Les bateaux sont mis à l’eau, Gauthmanu attaque sur le boat de JC et Seb qui connaissent le parcours comme leur poche. Seb annonce d’entrée : « sur la première dérive, c’est sûr on touche du lourd… ». Nous dérivons depuis 10 minutes et l’embarcation juste devant nous, menée de main de maître par Naïm, et déjà pendu. Soudain un cri à l’accent local retenti derrière nous : « PENDUUUU ». Rémi et moi, nous nous retournons, Seb est attelé et vu le comportement de la canne, effectivement ca a l’air costaud en dessous ! Autant dire que Rémi et moi, à ce moment là, nous passons de surmotivés à sur excités ! En attendant, notre bateau est toujours capot….
Le poisson de derrière est au sec, et accuse un petit 2m23, Seb est presque déçu, il pensait le poisson plus gros… (Ils sont fous ces Camarguais !). Il l’encorde pour que nous puissions le contempler en fin de partie.
Nous nous re-concentrons donc sur notre pêche, et Rémi ouvre le bal avec un poisson d’1m00. Pas de photos, les poissons on l’air actifs et il faut en profiter. A peine de nouveau en action de pêche que Rémi reprend une tape dans la ligne, et au ferrage tout va très vite. La canne se plie jusqu’au manche, le Spheros pourtant bien serré hurle 4 fois, puis tout se détend d’un coup sec…. « Dépiqué ! » peste Rémi… en remontant son montage, il trouvera son hameçon simple ouvert comme une aiguille…
Nous dérivons sur un secteur où les échos semblent calés sans vouloir décoller. Je choisis de gratter un maximum le fond caillouteux, même si mon plomb reste souvent coincé entre deux… alors que je pense être à nouveau souché, j’essaie de dégager ma ligne par une succession de petits coups secs… c’est alors que je prends un bon gros rush dans le carbone de ma SGT ! Rémi explose de rire, « souché mon œil tient, tu t’es fait engamé et t’as rien vu ! » …euh ce n’est pas faux…. Piqué dans plus de 15 mètres d’eau, le combat est magique : puissance, nervosité, rushs, tout y est ! Après 10 minutes de combat, le poisson se laisse glisser dans le bateau et accusera 1m75… mon premier poisson camarguais, quelle joie !
c’est alors que je prends un bon gros rush dans le carbone de ma SGT
le poisson se laisse glisser dans le bateau et accusera 1m75
mon premier poisson camarguais, quelle joie
Comme pour tous les poissons, une remise à l'eau tout en douceur
Après la remise à l’eau, Gauthmanu rejoint notre embarcation. Rémi se poste devant, hors sonde, tandis que Gauth et moi pêchons à vue sous l’échosondeur. Sur une tirée ample de deux mètres afin d’éviter une encombre, Rémi se retrouve pendu entre deux eaux. Le poisson cherche à rejoindre le fond mais Rémi le lui interdit. Les 5 premières minutes de combat sont toutes en nervosité. Finalement, un poisson d’1m57 arrivera sur ses genoux.
Les 5 premières minutes de combat sont toutes en nervosité
Le poisson cherche à rejoindre le fond mais Rémi le lui interdit
poisson saisi, la mesure est proche
Finalement, un poisson d’1m57 arrivera sur ses genoux
Midi passé, nous prenons une petite pause déjeuner, ainsi qu’une demi-heure de repos. Le soleil cogne vraiment fort aujourd’hui ce qui après la pluie de la veille, n’est pas pour me déplaire. Avant de repartir, Seb et JC nous invite à une petite séance photo pour nous présenter deux plus de 2 de Camargue. Ben voilà, ils ne sont pas fous, juste d’extraordinaires pêcheurs maitrisant à la perfection leur pêche et leur écosystème local.
Avant de repartir, Seb et JC nous invite à une petite séance photo
Seb et JC nous présentent deux plus de 2 de Camargue
Le poisson est au sec, et accuse un petit 2m23
Pendant l’après midi nous toucherons encore deux poissons.
Le premier apparaît légèrement collé sur le fond et le montage de Gauth ainsi que le mien sont rapidement présentés juste au dessus de lui. Il tapera sur le mien et remontera assez vite au bateau.
Il tapera sur mon montage et remontera assez vite au bateau
En fin d’après midi, un grand vent du sud se lève gênant considérablement l’action de pêche. Rémi est obligé de mettre le moteur électrique à fond pour pouvoir descendre légèrement le courant.
En fin de dérive nous nous décidons à rentrer, la journée a été riche en émotions et il faut préparer le bateau pour demain si possible avant la nuit. Gauth et Rémi remonte leur canne alors que je traine un peu au fond. Chose qui n’est pas rare, au relevé de leur ligne, un echo décolle et suis, mais s’arrête à 4 mètres du fond. Je me dépêche de me mettre à hauteur, et PENDU ! Avec le vent et les vagues, additionnés à la fatigue et aux blagues incessantes de Gauth et Rémi, c’est dans de grands éclats de rire que se déroule ce combat ! Finalement un chouette poisson d’1m69 viendra nous dire bonsoir. Et c’est sur cette remise à l’eau que nous prendrons la direction du gite.
Je me dépêche de me mettre à hauteur, et PENDU !
Gauth à la saisie, Rémi à la photo, Facile la pêche avec de tel équipiers de chocs!
Finalement un chouet poisson d’1m69 viendra nous dire bonsoir
J3 Lundi
Pour cette dernière journée, nous avons choisi, en vue de futures sessions, de ne pas se cantonner aux spots de la veille et de prospecter les kms voisins. Durant cette dernière journée, encore une incroyable surprise nous attend.
Le bateau glisse sur un grand Rhône à la surface spéculaire et à la largeur imposante. Gauth pêche sous la sonde avec Rémi tandis-que je suis en poste hors sonde à l’avant. Je suis toujours sur une stratégie de pêche très proche du fond, donc à coup de grandes moqueries sympathiques de mes deux coéquipiers, je remonte tour à tour cailloux, branches, sasc poubelle… lorsque j’entends un claquement sec à l’arrière. Je me retourne de suite. Ce coup de fouet, c’était la tresse dans les doigts de Gauth qui calmement prend la canne, contact puis ferre ! Et c’est pendu ! Là encore un très beau combat, dans beaucoup d’eau. Ces poissons sont incroyables.
Et voila Gauthmanu avec1m53 de muscles dans les bras !
Et voila Gauthmanu avec1m53 de muscles dans les bras
Ces poissons sont incroyables
Nous remettons le poisson à l’eau. Au vue de l’attaque de cette dérive prometteuse, nous décidons de la reprendre depuis le début. Thermique à plein régime, nous contournons le tracé de la dérive pour la reprendre depuis le haut.
De nouveau en action de pêche, sur un déposé planant au sol, je prends un TOC caractéristique. Ferrage ! et je me retrouve en contact avec une grosse masse ! Cela ressemble à une branche, je remonte facilement même si c’est du lourd sous la canne. Cependant je sens de temps à autre quelques timides coups de tête. Mon imagination s’emballe et je pense à un gros sandre, à coup sur mon record sur ce poisson s’il en est un ! Mais arrive en surface un beau silure, environ 1m50 je dirais… puis lorsque ça gueule m’apparaît clairement, je le reconnais ! C’est le poisson pris par Gauth il y a 15 minutes !!! Incroyable ! Pour le confirmer, la mesure tombe : 1m53. Et encore plus spécifique, ce barbillon gauche relativement unique en 2 fois 2 ramifications ! Quelle sympathique histoire !
je le reconnais ! C’est le poisson pris par Gauth il y a 15 minutes !!!
Et encore plus spécifique, ce barbillon gauche relativement unique en 2 fois 2 ramifications.
Quelle sympathique histoire
Nous partagerons un casse croûte avec Seb71 et JC avant de reprendre une après midi qui ne nous apportera plus de poissons mais qui nous permettra de mieux découvrir ce parcours.
C’est avec un peu de tristesse que nous repartons le lendemain matin, nous promettant de revenir bien vite dans ce lieu magique, pour croiser cette fois par un combat, un plus de 2 de Camargue et qui sait, le rêve de l’albinos court toujours, moi je l’ai encore croisé cette nuit, et vous ?….
Merci à Rémi et Gauth pour les photos, et pour tout l’inoubliable qu’ils ont apporté à ce séjour de pêche. Nous nous sommes vraiment, vraiment, beaucoup aMUUUUGEéééés !
Bien évidemment, petite vidéo pour un meilleur souvenir ;-)